On a roulé avec les Brompton G Line musculaire et électrique : notre premier avis
Une virée parisienne en compagnie du G Line, nouveau vélo pliant tout chemin à roues de 20″ du britannique Brompton, nous a permis de nous faire une bonne idée de son potentiel. Spoiler : ça donne envie de rouler davantage avec.
Cela ne vous a certainement pas échappé, Brompton vient de lancer son nouveau vélo : le G Line. Un vélo qui fait office de petite révolution chez le fabricant anglais, puisqu’il est le tout premier Brompton a délaisser les petites roues 16″ (349 mm en réalité, légèrement plus grand que 16 pouces). En effet, le Brompton G Line adopte des roues de 20″ et modifie sa géométrie sans rien toucher à son concept (la cinématique de pliage reste la même). Ce que l’on perd en encombrement et en poids, on le gagne en confort et en polyvalence.
Ce nouveau vélo, dont on détaille les caractéristiques dans cet autre article de présentation, nous avions évidemment à cœur de pouvoir l’essayer rapidement. Qu’à cela ne tienne, à peine déballés des cartons de la boutique Brompton Junction de la rue de Rivoli à Paris, nous enfourchions deux Brompton G Line de test flambants neufs pour une petite virée parisienne d’un peu plus d’une heure. L’un est musculaire (moyeu arrière Shimano Alfine 8 vitesses), l’autre est électrique (dérailleur 4 vitesses et moteur moyeu arrière 40 Nm).
Nous commençons à avoir une bonne expérience sur les vélos pliants (en 16 ou 20 pouces, en musculaire ou électrique) et nous connaissons bien les Brompton. Le Brompton C Line fut d’ailleurs le premier vélo pliant testé sur Transition Vélo. Lors de ce premier essai du G Line, ce sont donc les principales différences avec les autres modèles de la marque qui nous sautent aux yeux.
Plus gros et plus lourd…
La première concerne évidemment la taille et le poids du vélo. Avant même de grimper dessus, on découvre un vélo plus long d’une quinzaine de centimètres, au cintre élargi (650 mm) et aux pneus plus gros (les roues 20″ sont montées de pneus Schwalbe G-One Allround de 54 mm de section hérités de la gamme gravel).
En le soupesant, on sent bien les 14,8 kg de la version équipée du porte-bagages et des garde-boues. Le Electric G Line est à peine plus lourd sans sa batterie amovible : 16,1 kg. Pour comparaison, un P Line 12 vitesses pèse moins de 11 kg (pour un prix équivalent d’environ 3000 €) alors que le C Line 6 vitesses, vendu 1900 €, affiche environ 12,2 kg sur la balance. Et si les dimensions pliées s’agrandissent évidemment (72 x 67 cm contre 64 x 56 cm pour les Brompton à petites roues), c’est finalement la profondeur du vélo recroquevillé sur lui-même qui nous marque le plus.
En effet, là où un Brompton traditionnel se contente de 27 cm, on passe ici sur une profondeur de 41 cm. Ce n’est plus exactement la même chose, même si ces dimensions restent dans une bonne moyenne pour un pliant de 20″. Ce sera forcément moins pratique pour prendre le TGV ou le glisser dans un coin au restaurant, mais on conserve un vélo qui rentre facilement dans le coffre d’une voiture, se glisse dans le bas d’un placard et trouve sa place sous le bureau sans problème.
Concernant le pliage, aucune surprise : même plus gros, le G Line se plie comme un Brompton, en quelques secondes une fois que l’on a le coup de main. On fait basculer le triangle arrière, on dévisse la charnière de cadre avant de basculer la roue avant sur l’arrière, on descend la selle pour verrouiller le tout, on replie le guidon et c’est terminé. Pas de béquille fournie, le vélo tient sur son porte-bagages qui fait office de trolley pour pousser (ou tirer) le vélo lorsqu’il est plié. Et pour repartir, il suffit de réaliser ces quatre étapes dans l’autre sens.
… mais plus confortable
En contrepartie, on obtient un vélo véritablement plus confortable. D’une part, le bon volume d’air de ses pneus permet de gommer bien plus efficacement une bonne partie des aspérités de la route. D’autre part, le cadre allongé, toujours en acier et toujours fabriqué en Angleterre, travaille davantage sous le poids du pilote.
Ajoutez à cela un guidon plus large qui offre plus de précision dans le pilotage, des poignées ergonomiques et des pédales offrant une surface d’appui légèrement plus grande, et vous obtenez un vélo globalement plus agréable à rouler. Les sections pavées qui s’avalent de manière beaucoup moins brutales nous en sont témoins.
Les leviers de freins sont également moins inclinés que ceux du Brompton original. Ils tombent plus facilement sous les doigts et la progressivité offerte par les freins à disque hydrauliques est bien évidemment supérieure à celle des freins à câble d’origine du Brompton. La puissance de freinage est également au rendez-vous, bien aidée par le grip des pneus larges.
Ce n’est évidemment pas qu’une affaire de composants. La géométrie du vélo est modifiée et Brompton propose (enfin) son G Line avec des tiges de selle et des directions de différentes longueurs, plus adaptées à la taille de chaque pilote. On trouve pour notre part une position semi-engagée vraiment agréable sur le vélo. Sportif juste ce qu’il faut pour s’amuser et pouvoir envoyer un peu en allant au travail, mais on s’imagine également très bien sur ce G Line pour une balade de quelques heures entre villes, parcs et chemins de halage.
Un Brompton bien plus polyvalent
Brompton a choisi d’axer sa communication autour du G Line sur la polyvalence et c’est tout à fait logique. C’est un petit vélo pliant bien plus capable que les autres modèles de la gamme. Polyvalence qui trouve aussi écho sur la partie cycle : avec 8 vitesses bien étagées pour affronter la plupart des terrains et des freins à disque (c’est le premier Brompton à en avoir !) plus performants et plus rassurants.
La transmission Shimano Alfine 8 vitesses nous semble être un très bon choix pour un vélo amené à rouler en ville mais pas seulement. Ce moyeu à vitesses intégrées réduit en partie l’entretien du vélo et son comportement (associé à un shifter à gâchettes MicroShift) nous est apparu fluide et réactif. Nous n’avons malheureusement pas affronté de grosses cotes ou pu attaquer de petits chemins plus techniques, mais les différents développements proposés nous ont semblé pouvoir couvrir une palette assez large de situations. A confirmer lors d’un vrai test longue durée.
Forcément, le comportement du vélo est moins dynamique que celui des autres Brompton plus légers, à l’empattement plus court et aux roues plus petites. Les sensations sont différentes, plus posées, plus rassurantes aussi. On a un vélo plus cool, moins sensible au guidonnage, qui est moins nerveux pour se faufiler dans la circulation, mais qui reste très roulant une fois lancé et permet de bien allonger grâce à ses roues plus grandes.
Une version électrique plus équilibrée
Sur la version électrique, le moteur Ananda développant 40 Nm se loge dans la roue arrière. Le moyeu Alfine disparaît donc au profit d’un dérailleur 4 vitesses. Fort heureusement, l’apport de l’assistance va permettre de regagner en polyvalence malgré tout.
Chez Brompton, les vélos électriques 16″ exploitent un moteur positionné dans la roue avant. La batterie amovible se clipsant également à l’avant, on obtient des vélos dont l’équilibre penche fortement sur l’avant, avec un moteur assez pêchu au démarrage qui peut surprendre et donner une impression d’instabilité.
Ici, la présence d’un moteur arrière change tout : le vélo est rééquilibré et l’assistance fournie est moins abrupte. En effet, le G Line électrique nous a paru être beaucoup plus souple et doux, tout en conservant l’apport de l’électrique sur trois niveaux. En mode 3, celui sur lequel nous avons le plus roulé, on bénéficie tout de même de belles accélérations et de relances assez franches. Il faudra voir ce que cela donne dans de grosses côtes, la puissance du moteur restant malgré tout limitée.
Notons la présence d’un capteur de couple : le moteur adapte l’assistance fournie à la puissance mise dans les pédales par le cycliste, ce qui permet de conserver un pédalage naturel. La gestion de l’assistance se fait directement sur la nouvelle batterie, toujours amovible et dont la capacité a été boostée à 345 Wh. Cela permet de conserver un poste de pilotage épuré, avec simplement l’accès aux leviers de freins, à la commande de dérailleur et à la sonnette. Ceux qui souhaitent bénéficier d’un afficheur devront utiliser leur smartphone avec l’application Brompton.
Nous n’avons malheureusement pas eu le temps d’essayer la version électrique du vélo sans sa batterie, pour voir s’il reste suffisamment roulant utilisé strictement en musculaire. Ce sera, une fois encore, une expérience à réaliser lors du test complet. Impossible non plus de nous faire une idée concernant l’autonomie du vélo, précisée par une fourchette de 30 à 60 km par Brompton. Elle dépendra évidemment de tout un tas de paramètres, à commencer par le niveau d’assistance et le dénivelé que l’on a à affronter.
D’excellentes premières impressions
En résumé, ces Brompton G Line et Electric G Line nous ont fait une très bonne impression. Ils nous semblent être l’évolution dans l’air du temps dont avaient besoin les Brompton, à savoir ajouter à la gamme un vélo plus polyvalent et confortable, décliné dans une version électrique beaucoup plus équilibrée et en phase avec ce qui se fait aujourd’hui sur le marché.
Certes, cela reste du Brompton et ce sont deux vélos qui sont lancés à un tarif assez premium (2995 € pour le musculaire ; 3995 € pour l’électrique), mais ils insistent sur l’expérience de la marque, jouent à plein sur sa notoriété et capitalisent sur la fabrication anglaise. Le G Line n’a pas vocation à remplacer les autres Brompton, qui gardent leurs caractéristiques propres (entre avantages et inconvénients), mais il sera à n’en pas douter leur premier concurrent.
Nous ne demandons qu’à pouvoir nous faire un avis définitif sur ce nouveau Brompton G Line au terme d’une utilisation plus longue, en conditions réelles. Mais une chose est sûre, il a nous a fait forte impression.
- Publié le 17 septembre 2024