On a roulé sur les nouveaux vélos électriques Dimanche Road et Gravel de Moustache
Moustache présente ses nouveaux Dimanche 28 road et 29 gravel. Nous avons pu rouler sur ces vélos électriques qui promettent d’ouvrir la pratique au plus grand nombre. N’étant pas nous même des experts de ces disciplines, l’occasion est belle de vérifier si la recette fonctionne.
Nous avons pu rouler sur les nouveaux vélos électriques Moustache Dimanche 28 road et Dimanche 29 gravel, dans le cadre sublime des Alpilles, dans les Bouches-du-Rhône. Un massif qui regorge de routes et de chemins, au profil plus ou moins damé. Juste ce qu’il faut pour une prise en main de quelques dizaines de kilomètres au guidon des nouveau Moustache.
Chez Transition Vélo, nous n’avons pas la prétention de nous établir comme des experts des disciplines routières et gravel. Nous les pratiquons occasionnellement, mais nous abordons cette prise en main avec le regard de novices en la matière. Deux roues, des pédales, une chaine… cela reste du vélo et cela ne nous fait pas peur.
Mais il faut dire aussi que la philosophie de Moustache a toujours été de proposer des vélos électriques faciles à prendre en main. Qu’il s’agisse de vélos urbains, de cargos, de VTT électriques, le fabricant vosgien garde cela dans son ADN. Les Dimanche 28 road et 29 gravel ont donc un sérieux challenge qui les attend : rendre accessible une pratique sur route très orientée vers la performance. Tout un programme.
Le découpage de la journée de test nous a placés dès le matin sur la selle d’un Moustache Dimanche 28 road 4. Pas le plus haut de gamme de la famille, mais déjà bien équipé avec sa transmission 12 vitesses SRAM Apex, ses roues Moustache al:30 chaussées en pneus Schwalbe Pro One (700x34C) et son cadre en aluminium couplé à une fourche en carbone.
Moustache a un long passif avec Bosch, il est donc tout naturel de trouver la dernière motorisation de l’Allemand sur les Dimanche. Le Performance Line SX est tout désigné pour ce genre de vélo. Léger avec ses 2 kg, il préfère fonctionner en cadence au-dessus de 70 tours/minute. Un moteur qui développe « seulement » 55 Nm de couple, mais qui atteint 600 W de puissance en crête. Un moteur que nous avons systématiquement apprécié croiser, qu’il s’agisse de VTTAE ou de vélos électriques plus randonneurs comme le Canyon Pathlite:ON 8 SL.
Le Performance Line SX est un moteur qui plait souvent à ceux qui ont l’habitude du vélo. Sa puissance est amenée de manière plus naturelle, sa friction est limitée et son bruit bien moins gênant que celui d’un Perf Line CX.
Sur un vélo de route comme le Dimanche 28 road, nous avions à coeur de commencer par voir comment s’emmenait le vélo sans assistance. Force est de constater que le moteur central parvient à se faire oublier assez bien sur le plat. On ressent certes le poids du vélo, qui le colle bien au sol, mais nous atteignons sans trop forcer une allure aux alentours des 30 km/h.
Pour gagner un peu en dynamisme, tout en tournant les jambes, le mode Eco se montre plutôt adapté. Il permet d’atteindre plus rapidement les 25 à 27 km/h auxquels l’assistance se coupe progressivement. Une coupure qui justement ne se fait pas sentir. La transition entre un pédalage assisté et un pédalage 100 % musculaire se fait sans accroc.
À l’approche d’une côte, nos jambes nous permettent difficilement d’emmener notre carcasse et le vélo électrique facilement. Le passage en mode Tour+ rend les choses un peu plus faciles, mais donne encore la possibilité de forcer un peu sur les jambes. Le mode Sport nous donne l’impression d’être un champion, quand le mode Turbo fait même oublier qu’on est en côte.
Mais la clé avec le moteur Performance Line SX, c’est la cadence. Tandis qu’un Perf CX peut encaisser une faible cadence et compenser par le couple, le SX a besoin que l’on tourne les jambes pour se sublimer. Aux alentours des 80 tr/min, le moteur de Bosch délivre sa puissance et permet de véritablement propulser le cycliste. La sensation de faire du vélo est bien là.
Il faut dire que la transmission SRAM Apex (dérailleur 12v XPLR, cassette 11-44T et plateau 44T) offre une plage de développement très intéressante pour qui aime pédaler. Les passages sont fluides, rapides et discrets.
Le moteur étant là pour assurer la partie « performances », Moustache peut se permettre d’ajouter quelques touches de confort. Certains redoutent peut-être la pratique du vélo de route justement pour ses lacunes sur ce point. Ici, au-delà d’une position forcément engagée, on reste sur un vélo de route, on apprécie surtout d’être monté sur des pneus aussi larges. 34 mm de section, sur un vélo de route, cela commence à faire.
Forcément, les habitués du vélo de route savent bien que sur le plat, les 25 à 27 km/h auxquels l’assistance électrique se coupe sont une petite allure. Il est assez facile de dépasser les 30 km/h sur un vélo de route, voire même de monter à 35 km/h sur des portions roulantes. Avec un Moustache Dimanche 28 Road, dépasser l’assistance se fait assez facilement.
Toutefois, l’effort demandé pour se maintenir à 35 km/h est plus grand que sur un modèle musculaire. Il faut prendre en compte le poids du vélo (sur lequel Moustache ne communique pas vraiment), la largeur des pneus et surtout la résistance du moteur. Certes, avec un Performance Line SX, la friction au niveau du pédalier est réduite par rapport à un CX, mais elle demeure malgré tout. Dans une quête de rendement, elle aura nécessairement un impact.
Toujours est-il qu’après plus d’une trentaine de kilomètres sur ce Dimanche 28 Road, nous arrivons à la pause déjeuner plutôt frais. En alternant entre les modes d’assistance Eco et Tour+, avec un peu de Sport et de Turbo dans les côtes, nous rendons à l’équipe de Moustache un vélo qui passe à peine sous les 70 % de batterie. Le fait de rouler assez facilement au-delà du fonctionnement de l’assistance donne à cette dernière un vrai rôle d’aide en côte, mais nous laisse la charge de tourner les jambes sur les parties roulantes. De quoi envisager de belles sorties, même avec une batterie de « seulement » 400 Wh.
Après-midi gravel
Après le déjeuner, nous changeons de vélo. Nous passons sur un Moustache Dimanche 29 Gravel 6, soit, cette fois, la version la plus haut de gamme. Première satisfaction, nous trouvons désormais une transmission électronique SRAM X1 AXS. Autant le dire tout de suite, nous n’avons pas l’habitude de rouler avec des composants de cette trempe. Autant le dire tout de suite : c’est un vrai bonheur.
Les changements de vitesse sont fulgurants, précis et silencieux. Un groupe finalement très agréable à utiliser, surtout en gravel où l’on se retrouve rapidement dans des passages qui exigent de s’adapter rapidement en termes de braquet.
Autre aspect appréciable, ce Dimanche 29 Gravel roule toujours. Certes, on se sent légèrement moins véloce que sur le 28 Road sur l’asphalte, mais les pneus plus larges Maxxis Rambler en 50 mm restent rouleurs. Et forcément, ces gommes montées en tubeless, sans chambre à air, apportent leur lot de confort. Sur route, les aspérités et petites irrégularités disparaissent. Sur les pistes DFCI bien damées des Alpilles, là encore, le confort est bien au rendez-vous.
Mais les pneus ne sont pas le seul point sur le lequel ce 29 Gravel vient chercher du confort. Le vélo électrique de Moustache exploite une potence développée en interne et qui apporte l’équivalent d’une suspension de 20 mm. Cela peut paraitre dérisoire, quand la moindre fourche suspendue dépasse les 60 mm habituellement. Cependant, l’apport de la potence Moustache est indéniable. Les bras et poignets sont bien mieux épargnés, surtout sur les passages qui secouent un peu plus. La fourche en carbone complète ce travail de filtration des vibrations.
Confortable, le Dimanche 29 Gravel l’est assurément. Le vélo de Moustache se montre également très facile à prendre en main. Il faut dire qu’il est équipé d’un cintre particulièrement large de 500 mm. De quoi trouver une position vraiment rassurante pour qui n’a pas l’habitude des drops-bars. La forme évasée, caractéristique des guidons de gravel, apporte également un très bon appui. Même dans des descentes un peu techniques, nous avons trouvé une précision certaine des trajectoires. Certains regretteront peut-être la réactivité un peu moins grande de la direction, mais cela reste très plaisant à manoeuvrer.
Cette sensation de sécurité est accentuée par la performance des freins à disque hydrauliques Apex AXS de SRAM. Des freins qui se montrent précis, progressifs et mordants quand il le faut. Là encore, un cocktail d’autant plus rassurant quand on n’a pas l’habitude de la position très engagée imposée par le gravel en descente.
Pour un cycliste plus habitué au cintre plat et large d’un VTT et à la prise en main de leviers de freins qui vont avec, ce Dimanche 29 Gravel offre rapidement des sensations. Et de bonnes sensations. On apprécie forcément la tige de selle télescopique qui nous permet de rester bien mobiles sur le vélo dans les descentes.
Une chose est sure, ce Moustache Dimanche 29 rend la pratique du gravel très accessible. Même sans une grande expérience au guidon d’un vélo de route, le VAE français nous met en confiance. Le moteur Bosch Performance Line SX est taillé pour ce type d’usage qui exige de mouliner. L’esprit du vélo, mais sans trop souffrir si on le souhaite.
Des versions équipées pour les voyages
Nous n’avons pas pu rouler sur l’une des versions EQ des Moustache Dimanche 29 Gravel. Toutefois, l’un des membres de l’équipe de la marque vosgienne nous accompagnait avec sacoches et garde-boue. Des accessoires qui, une fois fixés, n’ont pas semblé gêner le cycliste. Surtout, les garde-boue sont très bien fixés et ne donnent jamais l’impression de trimballer une batterie de cuisine.
Nous n’avons pas eu l’occasion de rouler sur les versions Open, qui proposent des cadrent abaissés qui facilitent les montées et descentes de la selle. Ces modèles à cadre sloping sont disponibles aussi bien pour les modèles route que les versions gravel. Vous pouvez retrouver tous les détails et les prix des différentes configurations des Moustache Dimanche 28 Road et Dimanche 29 Gravel dans notre article dédié.
- Publié le 15 mai 2024