Le vélo électrique reste-t-il écologique ? Le point sur l’empreinte carbone
Un vélo reste-t-il un moyen de transport écologique même lorsqu’il est électrique ? Une question intéressante qui donne lieu à des explications rassurantes.
En bref :
- Bien que le vélo électrique (VAE) ait une empreinte carbone légèrement supérieure à celle du vélo traditionnel, il reste une option plus écologique comparée aux autres moyens de transport motorisés.
- La majorité des émissions de CO2e d’un vélo électrique provient de son processus de fabrication, particulièrement la fabrication de son cadre en aluminium.
Le vélo est un moyen de transport fiable, durable et écologique. Mais sa version à moteur électrique et batterie reste-t-elle vertueuse pour l’environnement ? C’est une question à laquelle nous sommes souvent confrontés, et à laquelle plusieurs études ont déjà apporté des réponses rassurantes.
En gros, si l’empreinte carbone du vélo électrique est un peu supérieure à celle du vélo traditionnel, tant en ce qui concerne sa fabrication que son utilisation, le VAE reste plus intéressant que les moyens de transport qu’il remplace d’un point de vue environnemental.
Cette conclusion est une nouvelle fois celle que mettent en avant les recherches d’Anne De Bortoli, spécialiste de la neutralité carbone de l’école Polytechnique de Montréal, dont nos confrères suisses du Temps évoquent les travaux.
5 g de CO2e de plus au km
Dès 2021, cette dernière a démontré qu’un kilomètre parcouru à vélo émet en moyenne 8 g d’équivalent CO2, et que la même distance réalisée sur la selle d’un vélo électrique correspond à 13 g de CO2e. Un léger surcoût écologique qui s’explique, évidemment, par la nécessité de fabriquer le moteur et la batterie.
C’est d’ailleurs quelque chose qu’il faut bien comprendre. Que l’on parle d’un téléviseur, d’un sweatshirt ou d’un vélo électrique, la majorité des émissions de CO2e a lieu lors du processus de fabrication, beaucoup plus que ce que peut générer l’utilisation de ces objets. Raison pour laquelle il est très important, d’un point de vue écologique, de défendre le concept de durabilité et de réparer plutôt que remplacer.
Pour en revenir au vélo électrique, il faut savoir que c’est la fabrication de son cadre – en aluminium – qui reste le poste ayant la plus lourde emprunte carbone. En effet, la fabrication du cadre et des principaux éléments du vélo (roues, cintre, fourche…) représente à elle seule 76 % du bilan carbone d’un vélo électrique en moyenne, très loin devant la fabrication du moteur (16 %) et de la batterie (8 %).
Si, en moyenne, le train reste un moyen de locomotion légèrement plus écologique (de l’ordre de 7 g de CO2e / km), le vélo – qu’il soit électrique ou non – est beaucoup plus vertueux qu’une petite voiture citadine électrique (60 à 75 g de CO2e / km) ou qu’un trajet en bus roulant au diesel (130 g de CO2e / km et par passager).
Quid du recyclage des batteries
Pour autant, si le vélo à assistance électrique a un potentiel de décarbonation énorme pour les trajets du quotidien, toutes les problématiques écologiques liées à son utilisation ne sont pas réglées.
En effet, le recyclage des batteries interroge, même si l’on se situe à un tout autre niveau que celui des voitures électriques qui – pour les plus lourdes et autonomes – embarquent des quantités de batteries énormes. Alors qu’un vélo électrique se contente d’une batterie dont la capacité oscille généralement entre 350 et 700 Wh, la Tesla Model 3 Long Range embarque 75 000 Wh de batteries !
Enfin, il faut savoir que si en France on recharge les batteries de vélos à l’aide d’une électricité majoritairement issue d’une production nucléaire peu émettrice en CO2, ce n’est généralement pas le cas ailleurs. Le charbon est encore la plus importante source d’électricité à l’échelle mondiale (représentant 36 % de la production en 2022).
- Publié le 28 mars 2024